Pedro pedro pedro.. Où est ce bon Pedro ? J'ai beau écouter la vieille musique à fond dans mes propres écouteurs parce que la musique de dehors, elle pue, j'ai du mal à comprendre pourquoi ils gueulent le nom de Pedro. Je crois que j'ai jamais rencontré de Pedro d'ailleurs. Et toi ? Moi quoi ? Je suis toi. ... ..... ...... Ah oui.

Je marche sans vraiment savoir où je vais ni pourquoi. Je suis en congé et on m'a dit d'aller prendre l'air. Et comme j'ai pas envie de sortir du vaisseau parce que sinon je meurs, alors je marche. Des fois, je trottine, des fois je sautille, des fois je cours parce qu'on veut me péter la gueule pour avoir osé les regarder de travers. Tous en colère pour rien d'ailleurs, j'ai eu beau leur expliquer que le monde est de travers parce qu'ils ont pas les yeux droits, ça a pas l'air de les calmer. Bref, j'en étais où ? Ah, oui skippidy skippidou, je vais partout.

Je marche sans vraiment savoir o-.. Je l'ai déjà dis, nevermind. J'ai trop bu, j'ai du mal à me focaliser. Le monde n'a pas vraiment de sens et j'ai l'impression de pouvoir le renverser. Je peux même le faire en fait, mais marcher la tête à l'envers c'est pas simple alors je ne le fais pas. Les quelques litres de jus d'ananas que j'ai dans le sang me maintiennent éveillé malgré la longue journée d'hier, les pupilles dilatées sur mon objectif : Rien.

C'est chiant, je m'ennuie à ne rien à faire.. Personne n'est disponible. Enfin, je crois. Je ne leur ai pas demandé.

Petit saut au dessus d'une flaque de sang. Je regarde autour de moi pour voir si quelqu'un a vu ma grâce. Personne. Enfin si, mais personne ne me regarde. J'aurais du rester chez moi pour jouer à Doom 34. Du coup, par dépit, je commence à imaginer les démons devant moi, mes gros pistolets en main et commence à faire des "pewpewpew" audibles tout en marchant. Les gens s'écartent mais je ne sais pas si c'est parce que ils me respectent ou me trouvent bizarre. Dans le doute, je pars du principe qu'ils m'adorent.

Les vibrations des basses m'interpellent et me forcent à retirer mes écouteurs. Adieu Pedro, un jour, j'apprendrais tes paroles.

Mes pas embarquent mon corps avant que je n'ai le temps de réagir, fusant vers le squat/la boîte/la murder house devant moi. C'est peut-être dangereux, mais je m'en fiche.. Il y a des lumières, de la musique et des gens qui vomissent dehors. C'est forcément une super soirée.

Je rentre comme Charlie rentrerait dans la chocolatière.. Chocolaterie ? Il serait plus content si il rentrait dans une chocolatière je pense. Ou chocolatier. Je juge pas. Tu fais ce que tu veux Charlie.

Et puis, le drame. Mon visage fait un câlin à un torse de manière pas agréable, mes traits s'écrasent façon gif rigolo du chien qui se prend une vitre. Mon élan me faisant rebondir avec la grâce d'un goéland et me faisant tomber cul par terre. Je redresse la tête, étonné d'entendre une voix familière après l'impact. Je le fixe, le visage penché sur le côté, assis comme un gamin prêt à jouer avec les cubes de couleur.

- Oh hey ! Comment ça va ? Moi j'ai mal au cul.

Un ricanement trop aigu pour être perçu sous les basses sort de mes lèvres, me donnant l'air de rire en playback.

- Généralement, je préfère qu'on me fasse la bise mais c'est sympa aussi comme approche. Par contre, le sol colle et je crois pas que ce soit juste du jus de fruit et de l'eau qui fait rire.

Je hausse les épaules mais ne peux pas m'empêcher de renifler ma main avant d'avoir un hoquet de dégoût. Ça pue. Je vais puer. Super. Puer devant lui. Y'a pire comme situation mais y'a mieux quand même. Je tapote mes mains et les tends vers lui pour implorer de l'aide avec une tête de chiot blessé. Et, alors que je m'apprête à le supplier verbalement, je m'arrête et le fixe. Mes yeux détaillent son visage et je ne peux pas m'empêcher de faire une petite moue avant de lâcher.

- C'est une soirée déguisée ou tu fais peur au naturel ce soir ?

Fuck Off_Mleh

Il prend du temps pour me relever.. Je pue ? Ou je suis moche. Je suis pas moche, y'a quelqu'un qui m'a sifflé dans la rue avant de me dire que de toute manière j'étais moche quand je lui ai dis non. Donc, ça veut dire que je suis bonne. Et ça, ça fait plaisir. Rien de mieux que de se faire catcall pour remonter son estime de soi. Et puis bon, il est là depuis quelque temps je pense donc je doute qu'il ai encore son odorat. Donc c'est pas ça. Est-ce qu'il bug juste ? Putain, je vais devoir le traîner chez lui. Mais j'ai pas de force.. Et je sais pas où il habite. Faudrait que je lui demande.

- T-.. Gnnh..

Debout. C'était rapide. Il a des gros bras en même temps. J'aimerai bien voir Liam et lui faire un bras de fer. Ce serait chaud. Je pourrais le filmer et poster sur OnlyArms et.. M'ouai bof, c'est de mauvais goût. Pense à autre chose Gab'. Me dit pas ça, tu sais que dès que je pense au fait que quelqu'un peut lire mes pensées, je pense immédiatement à des gens nus. Je sais pas pourquoi. Faudrait que j'en parle.

- Toi aussi tu vois des gens nus quand il y a un télépathe près de toi ?

Haussant les épaules, oubliant déjà ce que je viens de dire, je m'essuie les mains sur mon pantalon et en profite pour tapoter mes cupcakes pour les dépoussiérer. Je parle de mon cul hein. Il est pas assez développé pour parler de cake.
Je regarde autour de moi, ne trouve rien d'intéressant à regarder alors je retourne sur le visage éclaté de Momo. Mes lèvres se pincent et mes sourcils se plissent, réfléchissant à comment faire pour énergiser quelqu'un qui est fatigué.
Fourrant la main dans ma poche, je viens récupérer un mini sac en plastique où trône une fine poudre blanche. Je lui tends le parachute. Ou plutôt lui prend sa grosse main avant de mettre le contenant devant.

- Tu as l'air d'en avoir plus besoin que moi.

Je ne donne pas ce genre de chose sans longtemps y réfléchir. Je pèse le pour et le contre de cette situation, donner c'est me priver d'une dose dont j'aurais sûrement eu besoin plus tard. Donner, c'est être en hypoglycémie dans quelques heures. Je ne donne ma réserve de sucre glace qu'à ceux qui le mérite. Et à mes yeux, lui il le mérite. Il a toujours l'air au bout de sa vie alors qu'il est jeune, c'est vachement con quand même.

- Je viens à peine d'arriver, je vais pas déjà repartir. On est où d'ailleurs ?

Je me rapproche de lui et m'accroche à son bras tel une princesse koala s'accrochant à son arbre princier. Maintenant que j'y pense, je ne sais pas du tout où je suis. Mais genre vraiment pas. Je ne sais même pas dans quelle aile, je ne sais par où je dois aller pour partir, donc même si je voulais, je pourrais pas. Et à défaut de m'effrayer... Bah ça m'effraie quand même un peu.

- La musique à l'air cool, pourquoi tu sors ? Tu as déjà fini ta soirée ? Ou tu prenais l'air. Moi je suis prêt à faire la fête. Ou alors à regarder une série. Ou manger. Ou boire. Boire c'est cool. En plus, y'a plein de jus de fruit qui vont bien avec la tequila. Tu as bu quoi ? Ça sent trop le vomi pour que j'arrive à sentir ce que tu as bu.

Je renifle autour de moi avec une salle tête et sort ma bouteille de parfum fait maison. Je l'ai achetée une fortune, apparemment ça sent la barbapapa. Mais maintenant que j'y pense, la barbabapapaapaba à pas beaucoup d'odeur. En fait, ça sent juste le sucre, mais c'est mieux que rien.

- Bon du coup, on fait quoi ? Tu m'as invité, maintenant faut assumer, je suis ta responsabilité pour ce soir.

Fuck Off_Mleh

Il me dit de la fermer alors je la ferme. Je regarde autour de moi avec un air pas mâlin, la bouche souriant du sourire.. Vous savez.. Celui qu'on fait quand on croise quelqu'un qu'on connait pas connait pas vraiment. Le sourire qui reste plat comme une longue ligne. Bah voilà. Comme ça. Je crois que je le fais chier, ça change. Pas. Je fais souvent chier les gens mais je comprends jamais trop pourquoi. Et quand j'essaie d'y réfléchir, je fini par réfléchir à autre chose et j'oublie.

Il se masse le front, comme si il était migraineux. Ou si il avait mangé trop de glace, mais quelque chose me dit que c'est pas ça. Sinon, j'aurais senti la glace sur lui. Je renifle. Non. Sauf si il font de la glace à la dépression.
Ma tête se penche sur le côté et je l'observe pendant qu'il est occupé à être ténébreux, mes lèvres se pincent en moue et je me dis que ce serait bien qu'il voit la vie du bon côté et qu'il prenne une douche. Mais que si je lui dis, il risque de me foutre un pain dans la gueule pour chaque proposition. J'ai envie de lui dire d'autre trucs mais je peux pas comme il a dit que je devais la fermer. Alors je continue à le regarder ne pas me regarder. On dirait mon dernier date.

- On ? Tu es avec des potes ?

Je regarde autour de nous. On est seuls si on ne compte pas les deux trois cadavres vomissant et la prostituée du coin de rue qui m'a demandé l'heure.

- Tu sais, je suis en danger partout..

Franchement, j'ai arrêté de me prendre la tête. Je sais que je suis un peu décalé et que bon, on peut mourir n'importe quand. Alors autant faire ce qu'on veut et regretter après. En plus, il paraît que je suis beau quand je râle de mauvaise foi. Et celui qui dit le contraire, c'est un con de toute manière.

Et puis il se détend un peu, je le sens dans ses épaules musculeuses qui forcent mes bras à redescendre un peu. C'est sûrement grâce à ma voix et mon charme naturel, je le sais au fond de moi. Je suis la clef du bonheur, il faut juste que je trouve une serr-.. Nah, je pense pas ça sinon les télépathes vont faire des blagues bizarres.

- Grave ! J'ai un peu d'énergie à revendre en plus !

Je commence à dansoter à côté de lui, à moitié accroché, à moitié dans le vide. Je vibe sur les basses d'une musique que je n'arrive pas à reconnaître. Je ricane tout seul, high on sugar, et m'amuse à venir lui toucher la joue du bout du doigt. Une fois par contre, pas deux, je suis pas complètement taré non plus.

- Ça me fait plaisir de te voir bébou. Ça faisait un bail. Je crois. En fait, je ne me souviens plus de quand on s'est vu mais ça m'avait manqué. Il m'est arrivé plein de trucs depuis je crois. Il m'arrive toujours des trucs. C'est dingue le trucs qui peut arriver quand tu dis oui à tout.

Je hoche la tête légèrement, regardant dans le vide comme si je venais de dire la chose la plus philosophique de ma vie. C'est peut-être pas le cas, mais c'est sûrement ce que cette rue à entendu de plus intelligent depuis quelques temps.

- On danse ici ? A l'intérieur ? Ou ailleurs ? Je te suis !

J'enlace un peu Morgan, rien de trop étouffant, juste assez pour montrer ma détermination à passer une bonne soirée. Je suis prêt. Je suis déter. J'ai les pupilles dilatées à cause du taux de sucre dans mon sang. J'ai besoin de me dépenser un peu. Pedro pedro pedro PE ! Hein ? Je sais plus. Par contre, je ne lui ai pas demandé. Alors, mi-début de câlin, je penche la tête et le regarde, perturbé.

- J'ai le droit de t'enlacer pour finir de te dire bonjour ou tu vas me casser la gueule ? ... En vrai, ça va ?

Fuck Off_Mleh

Pas me péter la gueule, c'est un bon début. Ça m'a déjà arrivé plusieurs fois mais jamais quelqu'un, toujours parce que j'ai loupé une marche quelque part. Pas faute de me rappeler qu'il faut que je regarde où je vais, mais comme je pense à ça, je pense pas aux marches. Je préfère les ascenseurs de toute manière.

Il dit qu'il va bien. Il me le dit deux fois même. Je le laisse m'emporter à l'intérieur parce que j'ai envie mais aussi parce qu'il a plus de force que moi. Je dansotte en marchant à côté de lui tandis qu'on s'enfonce à l'intérieur. Pourtant, je continue à le regarde, circonspect. Et oui, j'utilise des grands mots.
Il va bien hein.. C'est à se demandé si il l'a dit à son visage parce que franchement, on dirait moi après un marathon de série. Non, même moi je suis pas aussi déchiré. On dirait qu'il est éteint. Là mais pas là. On dirait le mec que j'ai vu dans ma dernière série. Mais lui, il était mort. Morgan est peut-être un zombie.

- Tu aimes bien mordre les gens ?

Ma tête se penche sur le côté et je l'observe. Je n'aime pas m'inquiéter, ça me rappelle que le monde est pas beau. Et là, le monde a l'air dégueulasse autour de lui. Ma petite bulle sucrée manque d'éclater et mes lèvres se pincent un peu. Je le regarde un peu trop longtemps, je crois que mes yeux trahissent que je m'inquiète. Faut pas. Souris Gaby.

- C'EST NOTRE MUSIQUE !

C'est pas le cas. Mais j'accélère le pas et j'essaie de l'entrainer avec moi alors que j'improvise une choré incluant beaucoup de mouvement qui l'empêcheront de voir mon visage. On arrive bientôt dans l'endroit où les lumières sont bizarres, tamisées et flashy. Ce magnifique endroit où les taudis et les moches deviennent châteaux et princes. Les rave party sont géniales pour ça. C'est une rave party hein ? En fait j'en sais rien. Mais je m'amuse à danser parfois lascivement, parfois bizarrement, parfois la macarena.

Quand j'ai de nouveau fais remonter mon taux de joie à un niveau terminal, je le regarde de nouveau tout sourire.

- Tu devrais m'inviter plus souvent. Tu me dis pas de me calmer comme les autres, ça change.

Petit haussement d'épaules.

- Prochaine fois, c'est moi qui t'invite, tu viendra chez moi. T'es jamais venu chez moi, si ? Tu verra, c'est cool. J'ai pleiiiin de musique et des poster. .... ...... Je changerai quelques posters. Tu aimes quoi comme musique ? Tu manges quoi en soirée ? Tu veux appeler des potes ou je te suffis pour ce soir ? C'était bizarrement tourné, mais tu as compris. On est amis, right?

Fuck Off_Mleh