submersive (ft. octarine)

il a détesté le référendum. il a détesté écouter toutes ces personnes qui ont parlé, qui se sont exprimées. il a eu de l'intérêt seulement aux mots de sibylinne et d'octarine. et la fureur sourde de son jeu de provocation avec reagan… les messages échangés avec le concerné durant la réunion ont comme eu un effet salvateur sur nzo. oh, ça n'a pas calmé le feu ardent en lui ; ça l'a même attisé ! d'une toute autre manière…

Caos tourne et retourne dans son bureau. la porte fermée n'étouffe qu'à peine la musique qui anime le qg des Cervantes. semble être un lion en cage. il a encore joué avec le feu aujourd'hui. un jour viendra où il arrêtera d'y mettre le bout des doigts, mais la main entière. et qu'importe, parce qu'au final, il en redemandera encore, n'est-ce pas ?

durant le référendum, les messages échangés avec le fils prodige kramer ont terminé d'agacer le géant. main gauche tremble bêtement. simple camé en pleine crise de manque. pied vient alors shooter dans la poubelle à côté de son bureau, non sans laisser un juron exploser. italien envahit la pièce qui lui sert de bureau, exposant ainsi des noms d'oiseaux toujours plus inventifs. d'un geste énervé, lor retire sa veste de costume, laisse alors l'air frais du bureau caresser sa peau à travers le tissu synthétique qui colle à sa peau, à ses muscles.

et ça toque.
— no ! exclame alors la voix à l'accent prononcé sur ce simple mot.

sauf qu'on ne l'écoute pas. la porte s'ouvre tout de même, dévoilant une présence qui l'oblige à baisser les épaules. dès qu'octarine est dans son champ de vision, c'est physique, lor se sent plus détendu. et même si l'agacement idiot contracte sa mâchoire, il lève les yeux au plafond non sans soupirer. — qui d'autre pour entrer comme si c'était sa chambre ici… la voix n'a pourtant aucun signe de méchanceté. — ferme au moins derrière toi, s'te plait oct. et son grand corps se laisse tomber bruyamment contre le fauteuil de son bureau. pieds se posent sans plus de douceur sur les tas de dossiers qui traînent ici et là, en attendant d'être lus (si seulement lorenzo daigner leur apporter de l'importance). — quelle merde. soupire avec force alors que ses doigts manucurés viennent pincer l'arête de son nez. il ne regarde pas sa meilleure amie, la laisse s'installer où elle le désire (face à lui sur les fauteuils, dans le coin de la pièce sur l'énorme pouf rose ou sur le canapé en cuir face à la porte d'entrée). elle n'est pas une inconnue en ces lieux. d'un geste las, sa main se tend vers un meuble aux inspirations années soixante dix (parait-il). — j'ai fait l'plein. sers-toi s'tu veux. et sers-moi par la même occasion veux-tu, perla mia ? parle, bien sûr, de son petit bar privé dans lequel attendent quelques bouteilles et des verres piqués directement dans Le Salon. — ça va ? j'ai pas eu l'temps d'passer t'voir après les votes, sibylline voulait à tout prix me montrer un truc.

l'un de ses plus précieux trésors. voilà ce qu'était octarine aux yeux de lor. ils se connaissaient jusqu'au bout des ongles. les secrets et les mensonges n'étaient pas courant entre eux. ça leur arrivait, gardaient parfois leur jardin privé. mais toujours, en un regard, ils pouvaient se comprendre.

souffle alors à peine du nez lorsque sa main est prise entre les doigts fins et gracieux de la Mercure. il ne rejette pas le contact. il la laisse faire, comme trop souvent peut-être, se dit-il. les lèvres contre le dos de sa main l'obligent à porter toute son attention à la femme. le sourire qu'il voit sur son visage le fait presque fondre. octarine le rend mou de douceur ; quand elle n'éveille pas en lui le démon. — t'inquiète. c'est que toi. mots peuvent être vexant entre les lèvres acerbes du Caos. mais ils savent tous deux.

ce n'est que toi.
toi, l'unique
la seule qui puisse
être à mes côtés
dans ces moments là.

il ne sourit pas, lorenzo. mais son regard s'attendrit quelque peu. la pression sur sa main le fait déglutir. ils n'ont pas besoin de mots. il a compris tout ce qu'elle ne veut prononcer.

reste silencieux au rire délicieux d'octarine dans ses oreilles. il aurait ri avec elle. oui, bien sûr. si seulement… si seulement la colère et le manque ne lui bloquaient pas la gorge. idiot idiot idiot !

ses jambes toujours croisées et appuyées contre le bureau, la chaleur de la main de sa meilleure amie tout contre est agréable. réconfortante, presque. — ay, perla mia… laisse alors la totalité de son corps s'avachir encore plus contre le fauteuil. les bras ballants, la tête en arrière, un long et puissant soupir s'échappe de ses lèvres pincées d'agacement. la blague (qu'il entendait sûrement pour la 15 278 456ème fois depuis leur rencontre —au moins) le fait se redresser. comme si son corps gagnait la faculté de se raidir soudainement. moue boudeuse envahit son faciès alors que son regard pétille presque d'amusement. — ah. ah. ah. toujours aussi drôle, dame malencontre. roule faussement des yeux avant d'enfin avaler une gorgée de son rhum ambré.

ça chauffe dans le gosier. c'est doux, agréable. le réconforte presque aussitôt.

— c'est juste que ça m'soule ces réunions publics à la con. c'est toujours la même chose. doigts blanchissent tout contre le verre alors qu'il sent une nouvelle vague de reagane l'envahir. — j'en peux plus des kramer. ils me sortent des trous d'nez ! et plus il s'emporte, plus sa voix est chantante et sent le soleil. (tu te souviens du soleil, octarine ?) nouvelle gorgée, cherche à se calmer. — tu venais me voir pour quelque chose de précis, gamberi ? le Caos plonge ses yeux dans ceux de la navigatrice avant de plisser subtilement les paupières. il ne la connait que trop bien. elle a quelque chose en tête.