Last Kiss

flashback -- la passerelle --  feat.  @Reagan Kramer

Le message lu sur son axiom, la comète blanche et blonde traversait déjà le vaisseau à vive allure sans se soucier de rien, s’échappant avec plaisir du quartier général de la maison Vaga et des vastes étendues de métal des hangars qu’elle avait parcouru sur les talons de son père toute la journée. Bien plus souriante qu’elle ne le serait plus tard en grandissant, mais pas beaucoup moins mordante et déterminée. Déjà portée par l’énergie que lui insufflait son envie de liberté, elle semblait imperméable à tout et guidée depuis sa plus tendre enfance par quelque chose de plus fort que les lois de l’Univers.

Comme beaucoup d’enfants nés sur Neo, Maeve en connaissait le moindre recoin comme sa poche et en avait fait un vaste terrain de jeu. Aussi, il ne lui fallut que très peu de temps pour rejoindre le bord de la passerelle, au bout de laquelle Reagan l’attendait déjà.

Si on lui avait dit, des années plus tôt, que le jeune homme était capable de respirer un air que sa jumelle ne respirait pas en même temps que lui. Si on lui avait dit, alors qu’elle observait de loin ce drôle de duo solitaires à deux, qu’elle parviendrait même à les apprivoiser. Elle ne l’aurait cru que parce qu’elle débordait d’une confiance en elle démesurée.
Mais si on lui avait dit, deux semaines plus tôt, qu’elle retrouverait Reagan dans ce lieu calme et isolé, que ce serait leur coin à eux, et qu’ils auraient ce secret à garder à deux. Et bien, ça, elle ne l’aurait pas cru.

- Hey.

Mais il était là, et il souriait en l’observant sans que l’ombre des Kramer ne viennent entacher son regard mordoré. Et si Maeve n’avait pas la prétention d’imaginer qu’elle y était complètement pour quelque chose, elle était heureuse de constater que c’était possible.
En pouffant de le voir faire l’idiot et regarder le monde à l’envers, la jeune fille s’était penchée pour lui offrir le baiser qu’il réclamait, posant ses mains sur ses joues, qu’elle pinça ensuite délicatement.

- Tu vas me faire tomber avec tes bêtises Reagan.

Ses yeux glacés plantés dans les siens, alors que ses cheveux dorés coulaient de ses épaules pour venir caresser celles du garçon, elle lui rendit un sourire en coin, taquin.
Une fois ses jambes relâchées, Maeve se laissa glisser au sol, près de l’adolescent d’un an son aîné, à qui elle prit la main entre les siennes pour jouer avec ses doigts, un réflexe qu’elle perdrait aussi en grandissant.

- Tu avais besoin qu’on parle de quelque chose ? Où tu es juste venu observer l’espace parce que je t’ai contaminé et que tu ne peux plus te passer du vide intersidéral ?

Quelque chose dans ce rendez-vous était doux et étrange.
Au-delà du rapprochement récent et insoupçonné.
Et Maeve avait commencé à sonder l’âme de Reagan de ses yeux glacés.

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