cupid's arrow ♜ ft liam

L'on peut même signifier que Liam se prélasse, et ne se gêne pas pour le cacher. Un bras sous la tête, allongé dans le lit, le jeune homme contemple de loin Alecto. Un regard coulé sur sa silhouette drapée de cuir et de noir, il se laisse apprécier les petites sensations qui parcourent son corps. Les lombaires qui tirent au bout du lit, la tension dans sa jambe qui soutient grossièrement l'autre. L'air qui chatouille le morceau de ventre dévoilé, le haut de son dos enfoncé dans le matelas. Ou encore, les petites fourmis accourant dans son bras, écrasé par le poids de son crâne. ((charmant ou charmeur))

L'œil qui suit les mouvements de la dame, non loin de lui. Pupille de chat, qui grossit quand la présence se rapproche. Perle mordorée dans la lumière tamisée de la chambre, ça brille et Alecto scintille de tous les côtés. Les chaînes pendent mollement autour de sa silhouette, Liam attrape au vol d'un battement de cils la cerise qu'elle capte avec ses lèvres.

« Crasseux ? lâche-t-il dans un rire. Alors que j'ai pris une douche, tu en fais des manières, Mademoiselle Pomeroy. »

L'accent de la complicité, calé dans le rauque de sa voix. Liam se tourne malgré tout, allongé de tout son long avant de faire mine de voler une cerise. Sa main s'échappe même avant que celle d'Alecto ne vienne la gronder. Dans un soupir, il se lève. Fait le drame même de rouler les yeux, avant d'écouter. Accepter. Laver ses mains pour revenir s'enfoncer face à elle. ((Qui est le chat ? Qui est le chien ? Liam se plait à être ce qu'elle attend de lui))
((Mais pas toujours, la contrarier la rend plus belle))

Le coude dans le matelas pour soutenir sa tête, sa main libre tendue vers elle. La nuance de ton entre leurs deux épidermes est analysée ; la blancheur de lait d'Alecto, qui englobe le matte de sa peau ((Liam songe alors qu'il a un truc avec les blond·es, avant de penser à Gloria)).

Ses ongles sont cassés, érodés, par la vie qu'il mène sur le vaisseau. Le contraste n'est pas seulement de peau à peau, mais aussi dans le soin qu'Alecto prête aux détails. Elle s'habillera de ses plus belles tenues pour dormir, quand lui viendra la visiter avec ses grosses bottes et ses pantalons cargo. Liam préfère la simplicité que cette nouvelle masculinité lui offre, quand son amie pense le vêtement comme un bout d'elle-même.

« Mmmh. Je ne peux pas te laisser mes mains, et manger en même temps. Les calculs ne sont pas bons, Alecto. »

Le sourire habille son arrogance, et creuse dans ses joues, la pleine malice de son jeu. Liam se rapproche un peu, la poitrine se gonfle sous le tissu. Et il entrouvre les lèvres, attend, ordonne lui aussi dans un regard qui soutient le sien. Sans dévier, assuré.
((ferme et tranquille))
((joueur peut-être))

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Alecto est délicieuse, comme une note de cannelle dans le chocolat. Alecto est douce, comme de la soie sur la peau. Pourtant, ce n'est pas tout le monde qui peut jouir de son contact. Il faut parvenir à percer à jour la belle de fer, rentrer dans les moindres recoins de son âme. C'est un chat noir, avec l'élégance de sa fourrure, et l'agilité de ses membres. Liam sait comment elle le voit, et il a bien conscience qu'un mouvement malvenu de sa part la ferait s'enfuir. Elle cherche à mener la danse ((ses mots battent la mesure)) par plaisir ou besoin, et le jeune homme la laisse conduire. Pour un temps. C'est le jeu entre eux, chacun laisse tomber une carte après l'autre, curieux des réactions de l'autre.

Alecto a les fils et les aiguilles, Liam a ses yeux d'aigle. Ses ongles sont si longs, Liam s'est toujours demandé comment elle faisait pour coudre. Il n'a pas son habileté. Du moins, ce n'est pas ce qu'il recherche. Il semble brusque, elle semble maîtrisée ((et maîtrisable))

On ne devine pas l'adresse qu'il faut pour manier le papier à sa convenance, sans le froisser, sans l'abîmer. On ne le croit pas capable de créer les figures, sans même y laisser l'empreinte de la pulpe de ses doigts. Pourtant, ça révèle que sous ses larges épaules, il dissimule l'obscurité abandonnée par son caractère solaire. Si Alecto joue de ses prunelles perçantes, l'aigle abandonne son esprit ailleurs. Pensif, il contemple leurs mains jointes dans ce geste intime et familier. Il pourrait ronronner de cette complicité, mais comme son amie, Liam est un homme de contrôle ((le pas toujours silencieux, l'insouciance pour cacher le contact mortel. La main pourrait se glisser dans sa gorge, y trouver une place toute naturelle, sentir son cou se contracter sous sa chaleur. Serrer pour la voir s'essouffler - de plaisir, peut-être))

« Ah oui ? Tu me trouves trop gros ? »

La voix vibre, on l'entend résonner. Liam relève son regard sur elle. Elle. La taquinerie passe suffisamment pour ne pas dévoiler le regard de lui à lui sur lui. Puis Liam revient au jeu qui se déroule. Alecto croit aimer donner les ordres, et Liam continue de suivre ses pas de danse. Un deux trois. Son ordre se glisse entre eux, voix de satin ; ah... si seulement Shawn savait ce qu'il se passe. Lui obéirait sagement aux courbes de ces lèvres qui exigent et ordonnent. Pas Liam ((c'est pour ça que lui peut se complaire dans ce lit, savourer le dessin de ses cheveux noués qu'il a soudain envie de défaire))

La menace s'échoue sur son visage, et Liam y répond avec l'un de ses nombreux sourires ((il respire la chaleur du soleil, des rayons qui passent à travers une baie vitrée d'un jour d'hiver))

Il ferme à demi les yeux, laisse le chat gagner de l'avance.

« Ah oui ? Une deuxième fois, d'un ton plus rauque, d'un murmure qui interroge : a-t-il réellement parlé ? Il se rapproche d'un geste. C'est l'index qui se glisse sous le menton de la statue, c'est les yeux qui captent les cheveux qui remuent. Un mouvement de vague, léger, qui se couche contre le flanc d'un bateau. Le visage ainsi levé vers lui est beau, c'est indéniable ; Liam ne s'en cache pas. Les yeux qui s'enfoncent dans les siens, sous la lueur des néons, ressemblent à une mer dorée. S'il... commence-t-il, la voix tombe plus bas encore, la gorge se contracte. Me plait ? »

Et avant même qu'elle ne réagisse, Liam happe la cerise avec sa bouche. La pulpe de ses lèvres la maintient prisonnière, et il la relâche. Il se redresse légèrement dans le lit, déjà prêt à se faire gronder, et à lui sourire. Il attrape la queue de la cerise pour la faire tourner et l'enlever ; le fruit ploie sous ses dents. ((Et son regard sourit de cette habileté qu'il a de toujours s'approcher des autres))((du charme certain qu'il a soigneusement bâti depuis sa première injection de testostérone))((la rendre faible et soupirante, la rendre furieuse et exigeante))

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