we're so back | done

Mental

Malgré ses airs austères, Aquila est un homme souriant et fort charmant. Bonhomme à la jovialité policée, il sait se faire apprécier de tous et retourne ciel et terre pour ne contrarier personne. Douée d’une grande empathie et disposant d’une certaine finesse intellectuelle contrastant avec son apparence, l’Hidalgo joue de son affabilité pour atteindre ses fins. Il en a d’ailleurs conscience et se retrouve parfois victime de son orgueil, pensant secrètement être la personne la plus intelligente de la pièce.

Au fond, il est persuadé d’être fait pour diriger. On l'a tant privé de ses privilèges de naissance qu’il en veut aujourd’hui deux fois plus. Et, ayant côtoyé le bas peuple, il se sent plus qualifié que les intrigants qui pullulent dans leur entre-soi autour du Sénat. Il est donc, selon lui, l’un des seuls à savoir ce que la population désire vraiment. Mais tout cela, il ne l’a pas vraiment conscientisé.

En réalité, Aquila a besoin de se faire apprécier de tous. C’est une boule de chair et de complexes dissimulée sous une couche de miel. Animé d’un besoin de reconnaissance puéril et pétri d’ambition, il ne désire rien de plus que la hiérarchie Torres chante ses louanges et il s’attache à leurs idéaux de supériorité naturelle. Tout du moins, c’est ainsi qu’il a fonctionné durant tant de temps. Mais récemment, quelque chose a changé. Loyal de nature, l’Hidalgo est aujourd’hui tiraillé entre ses rêves et ses expériences de vie. Se mentirait-il à lui-même ? Son besoin de reconnaissance le rend manipulable. Et ses interactions régulières avec les autres maisons remettent parfois en doute son socle de valeurs. Honneur, bienveillance, sens du devoir et du bien commun.
Certes.
Mais tout peut être déformé et interprété à l’envi. Aquila, comme toute personne à peu près équilibrée, possède son propre logiciel d’interprétation. Il sera donc toujours cohérent. Selon lui.


Du reste, une chose est sûre : Aquila opère selon sa propre boussole morale. Il n’hésite pas à souffler le chaud et le froid pour obtenir ce qu’il souhaite. Souvent hypocrite du fait sa fonction, il ne tombe presque jamais le masque. Les menaces seront toujours dites à demi-mot, le fiel enrobé de miel. Au besoin, il peut se montrer surprenamment impitoyable lorsque quelque chose va à l’encontre de ses intérêts, écrasant les obstacles qui se dressent devant lui sans sourciller.

En résumé : Homme sympathique à mi chemin entre le cochon et le batracien, hypocrite street smart et mégalomane sans en avoir conscience, des idéaux nobles qui menacent de s’effondrer, finalement beaucoup moins cool qu’il n’y paraît.

Histoire

Avant l’exil

De sang bleu malgré les rougeurs parsemant son visage bouffi, Aquila porte le nom de la constellation de l’Aigle sous laquelle il fut conçu. Excentricité bourgeoise, mauvaise blague de nerds ou marqueur social négatif, à vous d’en juger. Les traits austères, trapu et gras, d’aucuns auraient plutôt trouvé plus seyant qu’il naisse sous la constellation du phacochère. Quoi qu’il en soit, les étoiles étaient manifestement inscrites dans sa destinée.
Neveu de la Couronne d’une monarchie en déliquescence, il passa ses premières années à jouir du statut de ses parents, aristocrates extravagants à l’hédonisme déluré. Réputée pour ses galas comme pour son irresponsabilité et ses sulfureux scandales, la branche d’Alacyron, quoique proche des Torres, n’était pas la favorite et les quatre frères et sœurs d’Aquila n’aidaient pas à redorer le blason familial.
Mais il fallait bien des bouffons pour le roi. Après avoir tant dansé, piétinant le sol au point d’en creuser leur propre tombe, les porphyrogénètes décidèrent de ne pas faire face aux conséquences de leurs actions. A travers leur descendance, ils s’envolèrent alors avec leur hubris vers Borée, là où la fête pourrait continuer.
Tous au congélateur. La méritocratie se portait bien.

An 10 - Le deuxième éveil

Lorsqu’il traîna son épaisse carcasse hors de sa capsule, Aquila se réveilla en gueule de bois : dans l’espace interstellaire, beaucoup trop tôt. Pire encore, certains membres de sa fratrie l’avaient devancé. Assignés à la maison Torres, les d’Alacryon avaient d’ores et déjà recouvré leur réputation terrienne : des nobles inconséquents et dont l’inutilité, si elle était tolérée auparavant, l’était bien moins dans un espace confiné flottant au milieu de l’univers. Il allait sûrement falloir réparer les pots cassés si les d’Alacryon souhaitaient survivre au monstre de métal dans lequel ils étaient enfermés. C’était peut-être le moment d’enfin être pris au sérieux, d’enfin satisfaire l’orgueil d’Alacryon.
Piètre potier mais disposant d’un bon relationnel, Aquila abandonna rapidement l’idée de contrôler les excès de sa famille. Il profita alors des seuls atouts dont il disposait outre son nom : sa bonhomie et son intelligence sociale. Diplomate de métier, il devint Hidalgo auprès des Torres et put jouir de la vie dont il avait toujours rêvé. La révérence des petites mains qui l’engraissèrent, les ronds de jambe de ses interlocuteurs et les intrigues de cour auxquelles il prenait part… Tout cela galvanisait Aquila.
L’avenir paraissait aussi brillant que son front suintant.

An 15

Nouvel opprobre jeté comme un verre d’eau glacé au visage. Après avoir tissé des liens parmi les Torres, Aquila vit ses efforts balayés par le soutien affiché de sa fratrie à la loi Cervantes. Rapidement, tous les d’Alacryon furent écartés des activités principales de la maison, relégués à des tâches ingrates. Furieux, Aquila coupa les ponts avec le reste de sa famille alors qu’on lui arrachait son titre honorifique et qu’on lui offrait un poste médiocre dans un bureau miteux des étages inférieurs. D’Hidalgo, il devint simple agent d’administration.

An 26 à 36

En marge des centres de pouvoir Torres, Aquila s’occupait de petites affaires d’état civil, au contact du commun des mortels. Cisaillé entre le pouvoir qu’était censé lui conférer son sang et le ressentiment qu’il vouait aux autres membres de sa famille, il s’efforçait d’être un travailleur exemplaire, voulant prouver au Conde et au Vizconde qu’il était digne de remonter dans la hiérarchie Torres.
Et l’avantage, lorsque l’on s’occupe du public au quotidien, c’est que l’on est au courant de tout. Si son ancien titre éveillait en premier lieu des soupçons, le temps éroda bientôt la défiance qu’on lui vouait. Au fil de ses discussions, Aquila accumulait du savoir. Des potins triviaux aux scandales familiaux, rien ne lui échappait. Et, petit à petit, les langues se délièrent : devait-on vraiment atteindre Borée ? Et, si oui, vivrions-nous assez pour la voir un jour ? Les Torres, eux, étaient d’avis de prioriser le vaisseau à l’exploration spatiale. Gorgés d’orgueil, ils souhaitaient surtout, d’après Aquila, subjuguer la population à leur autorité naturelle. Rongé par un complexe d’infériorité, il se satisfaisait de cette philosophie : moins d’exploration, c’était aussi moins d’instabilité pour grimper les échelons tranquillement et enfin faire de son nom un synonyme de pouvoir.

An 36 à An 42

Au cours des années qui suivirent, Aquila se fit des amis parmi les Kymal, pourtant éloignés de la philosophie de sa maison. Fréquenter les moins fortunés lui avait permis de comprendre les opinions et les mœurs de chacun. Peut-être même avait-il changé d’avis sur la classe à laquelle il appartenait. Ces gens qui s’octroyaient le droit de faire et de défaire des destins par amalgame ou par caprice. Ces gens qui lui avaient volé presque 30 ans de sa vie.
Pour autant, ses objectifs premiers ne changèrent pas et, glanant des informations au détour des conversations qu’il entretenait dans le cadre du travail, Aquila sut se rendre utile au Conde. Si bien que, en l’An 41 il fut investi à nouveau en tant qu’Hidalgo chez les Torres. Sorti de son bureau à la lumière glauque, Aquila retrouva avec l’aile Est son titre de noblesse.
Trop tard, à son goût.
Bien trop tard.
Certaines graines mettent du temps à germer.

Alors qu’en 42, les Torres accèdent à la Présidence du Sénat, Aquila est particulièrement actif dans son rôle diplomatique. Pour les Torres, il est la voix du Rey apportée au peuple. Pour les autres, il est le visage boursouflé d’une monarchie sclérosée.
Pour lui-même, il est une bombe à retardement.

Facts

Physiques

1m75 pour 100kg - Gras - Le nez crochu et les yeux petits - Une cicatrice de brûlure sur la moitié du visage - Toujours vêtu de riches habits et d’obséquieux sourires - Porte un parfum capiteux et floral pour compenser une certaine hyperhidrose

Mentaux et comportementaux

Ne croit pas en l’existence de Borée (et ça l’arrange) - Une loyauté auparavant indéfectible envers sa maison qui se fissure petit à petit - Priorise ses objectifs individuels mais pense qu'ils sont alignés avec sa recherche du bien commun - Cherche toujours à avoir le dernier mot - Adore les potins - Très à cheval sur l'hygiène - S’entend particulièrement bien avec ses interlocuteurs Kymal - Méprise les Cervantes et les Vaga - A un avis plutôt neutre sur les autres maisons


Feat
Sigismund Djikstra The Witcher.