Liz

Il était assis dans sa chambre, sur son lit. Le regard à travers la fenêtre. À quoi il pouvait penser? Cette question t’as souvent traversé l’esprit. Elle te traverse encore l’esprit aujourd’hui. Tu ressentais chacune de ses émotions. À travers votre lien. Tu savais quand il était troublé, pensif, ou quand il exultait de bonheur ou de joie. Tu ressentais tout. Vous ressentez tout. Autant les bons moments que les mauvais. Sa peine et sa tristesse sont autant les tiennes. Il n’y avait pas de mot pour décrire ce lien qui vous unissait, du jour de votre naissance et jusqu'à votre mort. Un lien imbrisable et éternel, qui vous accompagnera toute votre vie. Ton plus grand et plus beau trésor. Le seul qui compte réellement à tes yeux.

Tu te glisses dans sa chambre en silence. Silencieuse et malicieuse. Une ombre qui s’amuse à le prendre par surprise. À le surprendre en coupant court à ses médiations. Ou dans le meilleur des cas, tu aimais croire que tu mettais un terme à ses inquiétudes. Tu voulais lui faire penser à autre chose, lui faire comprendre qu’il méritait le bonheur, pas les angoisses et les anxiétés. Tu voulais qu’il le voit à travers tes yeux et tes mots. Qu’il sache qu’à chaque crainte ou appréhension, tu seras là pour le soulager. Toujours. Tu voulais qu’il te voit, même sans être là, qu’il sache que sa sœur, sa jumelle et sa moitié, était présente pour éloigner tout tourment et tracas.

Tu voulais être en mesure de lui rendre tout ce qu’il t’offre au centuple. C’était grâce à lui que tu regagnais confiance en toi. C’était grâce à lui que tu trouves en toi la force et le courage de chanter pour les autres. C’était grâce à lui si tu pouvais sourire et être si heureuse. Tout ça, c’était lui. Il était ton modèle, ton guide, ta source d’inspiration et ton idéal. Il était ton tout.

Tu bondis sur son lit, juste à côté de lui, juste assez pour vous faire sauter tous les deux sur le matelas. Juste assez pour l’arracher à ses pensées. Quelles qu’elles soient.

BONJOUR.

Tu t’exclames, tout sourire, un éclat de rire amusé qui s’échappe de tes lèvres. Et ton rire ne disparaît pas, bien au contraire, il ne fait que grandir en voyant la réaction sur le visage de ton frère. De même que ton sourire reste bien ancré sur ton visage. Il était toujours présent sur ton visage en sa compagnie. Comme si tu n’étais pas capable d’afficher une autre expression lorsqu’il était dans les parages. Vous étiez si jeunes, vous n’étiez que des enfants. Tout était bien plus simple à l’époque. Tout était bien plus évident à ce moment.

ça va? J’espère pour toi que la réponse est oui ! Tu penses à quoi? La tête encore dans les étoiles? Où t'arrives pas à arrêter de penser à Siby. Quoique… C’est un peu un pléonasme du coup. J’aime bien ce mot, il est rigolo. Je le trouve rigolo ! Pas toi? Tu vas finir par m’oublier si ça continue ! Je vais mal le prendre. Je te le dis tout de suite !

Et tu parles. Tu parles encore et encore. T’es mots s’échappent de ta bouche comme un flot continu et ininterrompu. Morgan et Sibylline te faisaient cet effet. Du moins avant. Maintenant. Tu ne parlais plus autant. Tu ne parlais presque plus d’ailleurs. Tu avais perdu toute envie de discuter et de dialoguer. Tu étais devenue bien plus concise et brève. Peut-être que tu avais peur de te remémorer ce genre de souvenirs. Et tu ne voulais pas souffrir Liz.

Même avec lui. Même avec Morgan, tu ne parles plus autant. Au moins, tu lui parles encore. Tu essayes. Tu essayes de ton mieux. Tu continues de lui sourire, tu continues de lui faire croire que tout va bien. Que tu es heureuse. Dans l’espoir que ton bonheur illusoire et factice finisse par prendre le pas sur son malheur. Dans l’espoir d’y croire toi-même.

Tu sais, moi aussi ça m’arrive de me perdre dans mes pensées et d’être sérieuse aussi. Je sais même faire semblant d’être concentré et de froncer les sourcils très fort.

Tu t’exécutes, tu fronces les sourcils et tu essayes de prendre la mine la plus sévère possible. Autant qu’une petite fille comme toi puisse l’être.

Tu trouves pas que je ressemble à papa quand je fais ça?

Mais tu ne tiens pas bien longtemps, tu t’esclaffes et tu éclates de rire à ta propre blague. Incapable de garder ton sérieux bien longtemps.

Franchement même moi parfois je m’inquiète. Je sais que c’est pas facile. Toute la pression que t’imposes père. J’ai pas le même poids sur les épaules mais je comprends Morgan. Moi aussi j’ai de gros doutes, j’ai peur de décevoir les autres et de ne pas être à la hauteur, bien plus souvent que tu ne le crois.

Tu bombes le torse et tu essayes de t'enorgueillir. Mais une pointe de peine traverse ton visage et vient faire voler en éclat ta belle représentation. Il y avait beaucoup plus de vrais que prévues dans ta déclaration, plus de sérieux qu’attendu. Quelque chose qui a toujours fait partie de toi. Quelque chose que tu avais toujours ressenti au fond de toi, au plus profond de tes entrailles. Sûrement un trait de famille.

Toi aussi tu doutais, bien plus souvent que tu aurais aimé le reconnaître. Tu étais pleine de doutes et d’inquiétudes en réalité. Un trait de caractère qui te collait à la peau. Dont tu n’as jamais réussi à te débarrasser.

Il m’arrive aussi d’avoir peur. Peur de ne pas être à la hauteur moi aussi. Je veux dire. Si jamais je ne suis pas faite pour chanter? Pour être une Cervantes comme maman? Si jamais je déçois tout le monde. Ce sont des choses qui m’effraient.

Tout le monde avait peur, même les enfants Théséisses. Même les héritiers de la fière famille de soldats et de protecteurs du vaisseau avaient peur.

Je… J’ai peur d’être obligé d’abandonner ma carrière chez les Cervantes. De suivre les pas de papa. Non pas que je n’ai pas envie d’être avec toi. Ce n’est pas ça. J’aimerai beaucoup pouvoir partir en exploration avec toi. Mais… Vivre de ça, vivre en faisant ça…

Ce ne serait pas vivre. Heureusement, les mots restent coincés dans ta gorge. Ils refusent de sortir, de s’échapper. Une chose en moins que tu n’as pas besoin de regretter. C’est suffisamment rare pour que tu puisses l’apprécier.

Tu ne savais pas à cette époque. Tu ne savais pas à quel point la vie serait dure en suivant cette voie. Maintenant, tu t’es trouvé une raison. Alors que tu ne voulais pas. Tu t’es inventé un motif. Mais tout n’est pas qu’une illusion. Tout n’est pas qu’un mensonge aujourd’hui. Tu fais ça pour lui. Tu l’as toujours fait pour lui. Tout ce que tu as fait d’ailleurs. L'a toujours été pour lui.

C’était ton plus grand souhait. Le seul souhait que tu n’as jamais formulé.

Le bonheur de ton frère.

Son bonheur au coût du tiens.

Pourvu qu’il connaisse un bonheur éternel. Même si tu devais tout sacrifier pour ça. Tu l’aurais fait avant. Tu le fais aujourd’hui. Et tu le feras encore demain.

Liz

Il était si heureux à l’époque. Ton Morgan. Il était si heureux. Son sourire était si sincère. Il était si beau son rire. Tu regrettes cette époque. Tu la regrettes tellement Liz. Elle te manque cette période. Tu la ressasses sans arrêt dans ton esprit. De peur de l’oublier. Alors que tu étais pourtant incapable de l’oublier, incapable d’effacer ce souvenir de ton esprit. Aussi douloureux soit-il. Il avait beau te rappeler tout ce que tu avais perdu. Tu ne pouvais pas t’empêcher de le chérir. Du plus profond de ton cœur. Et de le voir tous les soirs. Chaque soir. Tu m’entends Morgan. Chaque soir avant de dormir, c’est lui que tu vois. Chaque matin avant de te lever, c’est grâce à lui que tu trouves la force. Où que tu sois. Quoi que tu fasses. Tu as toujours été là Morgan. Et tu seras toujours là pour lui.

Tu le revois éclater de rire à ta mauvaise imitation de ton père. Tu vois tout. La commissure de ses lèvres, le plie qu’elles prennent lorsque ton sourire s’étire, les joues qui s'embrasent et la couleur blanche de tes dents qui pointe au travers. Tu revois l’éclat dans son regard petit à petit, lorsqu’il comprend. Tu revois la douceur dans ses yeux, tu revois tout Liz. Tu es prisonnière de ce reflet dans ses yeux. Et tu n’as jamais plus été belle depuis. Depuis que tu as disparu de son reflet. De son regard. Depuis que ses yeux se sont perdus dans l'abîme sans fond.

Il t’arrête et tu prends ton air faussement outrée. Un affront que tu ne lui aurais jamais fait payer. Tu n’attendais que ça. Qu’il t’arrête, qu’il puisse enfin prendre la parole. Tu n’attendais que ça, d’entendre sa voix.

T'insinue que je parle trop ? Que je t’embête ?

Plus personne ne le pense à présent. Tu ne parles plus. Il ne sourit plus. Tout à changé. Elle est bien loin cette période de votre vie.

Tu surestimes mes épaules ! Elles n’ont rien à voir avec les tiennes ! Et je sais que tu es suffisamment fort pour tout porter… Mais je m’inquiète quand même. Et il est trop tard pour que j’arrête de m’inquiéter pour toi !

Ses mots te font sourire, à mesure que tu l’écoutes, tu sens que ta bouche s’étire davantage. Encore et encore. Tu sens que si tu le pouvais, ton sourire pourrait sortir de ton visage. Tout ce que tu faisais, c’était pour et grâce à lui. Il était ton oxygène. Sans lui, tu n’avais plus d’inspiration, plus d’envie et plus de raison d’avancer.

Promis, je garde le secret. J’espère tout de même que tu ne dis pas ça JUSTE pour me faire plaisir. Tu plisses les yeux en plongeant ton regard inquisiteur vers le sien. Avant de rire à nouveau. Tu ne tiens pas la comédie deux secondes de plus. Merci Morgan. Raison de plus pour que je continue de chanter. C’est pour eux, mais surtout pour toi… Que je chante. Je ferai tout pour t’apaiser.

Il te prend dans ses bras. Et immédiatement ta voix disparaît. En silence, tu profites de cet instant. Égoïste. Tu t’enfermes dans ce moment, dans ce cocon réconfortant, pour ressentir chacune des émotions qui te traversent à cet instant, la chaleur et la sécurité de son étreinte. La douceur et le réconfort de ses bras. Si seulement Liz. Si seulement tu pouvais juste vivre cet instant. Pour toujours. Sans jamais en sortir. Tu n’avais envie de rien d’autre. Tu n’avais envie de rien d’autre. Si tu ne devais penser qu’à toi-même une seule fois dans sa vie. C’était là ton seul souhait. Le seul. Vivre cette boucle temporelle à jamais.

La pression que tu me mets ! J’aimerai trop chanter en duo avec Sibi. Mais je sais pas si j’ai le talent pour ça… À chaque fois que je la regarde… Elle semble être si loin. Elle sait tout faire. Moi c’est à peine si je chante ! Et j’ai commencé tout juste la danse.

Elle s’enferme dans le mutisme. A nouveau elle apprécie le silence. Mais ce n’est pas seulement pour profiter du moment. Ce n’est pas seulement pour apprécier le contact et l’étreinte de son frère. Ce n’est pas seulement par plaisir coupable et égoïste. Elle se tait pour faire face à sa dernière question. Elle ne voulait pas l’inquiéter avec ça. Autant qu’elle savait qu’elle ne pouvait pas le cacher. Pas à lui. Elle était incapable de lui mentir. Il savait, il la connaissait par coeur. Il lisait en elle, dans cette nouvelle qui s’écrit à deux. Il savait quand elle n’allait pas bien. Tout comme elle était en mesure de ressentir ses peines et sa douleur. Ce qu’ils partageaient, ce qu’ils avaient ensemble, c’était au-delà des mots.

Je… Je ne veux pas t'inquiéter Morgan.

Tu ne veux pas lui rajouter un poids sur ses épaules. Pas un de plus. Pas toi. Tu ne voulais pas être responsable de tout ça. De son malheur. C’était une idée qui t’étais tout bonnement insupportable. Tu savais que tu ne survivrais pas. Hélas pour toi, dans cette coquille, dans cet aperçu du paradis. Tu te sens libre. Libre de tout lui dire.

Il n'avait pas le droit de te regarder comme ça. Il ne pouvait pas. Comment lui cacher ce que tu ressentais? Lorsque tu voyais ses yeux se poser sur toi, avec autant de compassion et d'inquiétude. Il n'avait pas le droit...

Que tu regrettes.

J’ai peur. Peur que père m’oblige à être une Théséisses. Je veux rester avec toi…. Et je l’aurai fait pour toi Morgan. Tu le sais. Tu sais que je l’aurai fait pour toi. Mais… S’il m’oblige à faire comme toi, à abandonner la chanson et la danse. A abandonner tous mes rêves. Je ne sais pas… Si je pourrais être heureuse à nouveau.

Tu ne l’auras pas été depuis.

Et tous les jours.

Tu espères te réveiller à nouveau à l’abri de ses bras.

Liz

Comme tu étais heureuse à cette époque. Comme vous étiez heureux. Vous ne pouviez pas savoir. C’était impossible à prévoir. A cette époque, vous ne saviez pas que vous aviez déjà tout. Tout le bonheur de ce monde. Tout ce qu’il avait à vous offrir. Maintenant que tout a disparu, maintenant que vous vous êtes perdu. Comme vous regrettez cette époque. Comme vous regrettez ce temps béni. Comme vous regrettez absolument tout.

C’était tellement plus simple. Tellement plus simple d’être encore heureux. Il aura suffit d’un rien, d’un simple évènement. Pour tout détruire Morgan. Pour nous détruire. Tu aurais tellement aimé être à sa place, pouvoir subir la blessure à sa place. Aujourd’hui encore. Tu le ferais sans hésiter. Prête à sacrifier tes bras, tes jambes et ton corps tout entier. Tu aurais pu continuer à chanter, à lui sourire, à leur sourire. Si seulement c’était toi.

Mais au fond tu dépendais trop de lui. Il avait toujours été ton repère. Tu n’étais heureuse qu’à travers lui. Il était la montagne, la montagne qui te guide, la montagne qui te protège. Et lorsque la montagne s’effondre. Il ne reste plus rien. Plus rien que le néant qu’elle laisse à sa place.

Alors ça tombe bien que tu abordes le sujet. J’avais prévu une liste justement pour cette occasion. J’attends depuis 5 ans tu sais ! C’est le moment de briller !

Tu t’esclaffes dans un rire pur, dans un rire sincère. Tu t’amuses de ta propre blague, tu souris à son trait d’humour et à sa remarque. Tu te sens partir dans ses bras, tu t’y sens chez toi. C’était ici ta maison. Celle que tu avais décidé de considérer comme ton chez toi. Celle où tu étais bien. La seule capable de t’apaiser à ce point.

Me dis pas que tu lui en as parlé ! Je vais mourir de honte si elle pense que je te demande des faveurs à travers toi !

Tu t’insurges un moment. Mais ça ne dure pas. Ce n’était qu’une façade, qu’une nouvelle comédie.

Moui… C’est sûrement ça. Pas facile d’être aussi parfait petit frère ! Moi j’ignore ce que c’est. Tu sais le commun des mortels est tellement loin de ta beauté et de ton charisme naturel !

Tu roule des yeux avant de lui sourire à nouveau, tu jouais tellement la comédie. Sans compter que tu avais la taquinerie facile avec lui. Tu n’en savais rien, qui était née le premier, probablement que tes parents vous ont dit l’inverse il y a longtemps. Mais tu aimais lui faire croire que tu étais l’aînée. C’était votre petit jeu à vous. C’était votre lien sacré. La chose que vous seul partagez. Votre truc rien qu’à vous.

Arrête je suis pas gracieuse en mettant en coup de pied retourné. Enfin… J’espère pas. Je suis supposé être féroce dans ces moments !

Mais il te connaissait si bien. Il te connaissait par cœur. Tu avais beau essayer de garder des secrets, tu avais beau essayer de ne pas trop en dire, il le savait au fond de lui. Il le comprenait, rien qu’en posant les yeux sur toi. Il te connaissait tout entière, il savait quand ton sourire était faux et quand il était sincère, il savait quand tu rayonnais de bonheur et quand tu perdais ton éclat. A l’époque tu trouvais ce lien formidable. Il n’y avait rien que tu ne chérissais plus au monde.

Maintenant c’était un fardeau que vous partagez tous les deux. Maintenant c’est un poids qui vous tire vers le bas. Vous savez que vous souffrez tous les deux, vous êtes incapables de vous le cacher, et votre malheur vous rend plus malheureux. Savoir que vous êtes triste mine votre joie. Et vous vous tirez vers le bas mutuellement.

Je ne voulais pas t’inquiéter. Je sais que tu as déjà bien à faire de ton côté. Tu portes un poids tellement lourd Morgan.. Je suis désolé.. Je.

Je n’ai pas le droit de me plaindre. Tu voulais le lui dire. Mais tu n’osais pas.

Arrête. Ne porte pas ce poids tout seul sur tes épaules Morgan. Je ne veux pas que tu sois seul. Je ne veux pas que tu te sentes seul d’accord ? Jamais. Si jamais ça ne va pas. Si jamais tu faiblis ou si tu risques de craquer. Je veux que tu penses à moi. Je veux que tu viennes me voir. Tu n’es pas seul et je ne te laisserai jamais être seul. Je ne supporterai pas de te voir perdre ton sourire. Et je ferai tout pour que tu le regagnes. Crois-moi. Tout.

Oui. Au fond, tu le savais déjà. Tu l’as toujours su Liz. Que tu étais prête à tout pour ton jumeau. Pour son bonheur. Que tu étais celle qui donnait sa vie pour rendre ceux que tu aimes plus heureux dans leur vie. Quitte à te consumer petit à petit. C’était un choix que tu avais fait, que tu as fait et que tu ferais à chaque fois. Un destin immuable qui s’offrait à toi. Depuis ta venue dans ce monde.

Je vais finir par me vexer si tu m’expulses aussi fort de tes rangs !

Tu essayes de sourire à nouveau, dans un sourire un peu maladroit. Mais qui était toujours sincère. Toujours avec lui. Tu profites qu’il change également de sujet pour rebondir là-dessus, pour pas gâcher ce moment. Votre moment.

Oh tu n’as pas oublié ! Oui je l’ai terminé. Enfin. Je pense que c’est pas trop mal. Si tu gardes le secret je peux même te la montrer en avant première. Voir. Si t’es vraiment le meilleur des frères et que tu acceptes de me rendre un service. Je te chante même un passage !

Ton sourire reprend le dessus, pour de bon. Il balaye toutes les inquiétudes et les craintes qui avaient daigné corrompre vos visages. Tout disparaît. Et ce moment redevient l’instant parfait qu’il a toujours été.