And with strange aeons even death may die

Mental
Je suis le huitième enfant d'une fratrie qui n'a jamais vu le jour. Huit essais pour une seule "réussite". Sept vies non finies que je dois porter sur les épaules. Ottavio, le huitième enfant. Un héritage que je dois porter, ma peine et ma fierté.
Tous les ans, ma mère me fait faire sept portraits. Je dois peindre ce qu'ils sont devenus. Je les imagine parfaits. Je les imagine souriants. Cela fait sourire ma mère. Pendant quelques secondes. Puis elle pointe du doigt ce que je devrais améliorer et range les peintures dans son coffre-fort, caché des yeux et de la lumière, là où s'entassent cent quarante autres toiles.

Ma mère est celle qui m'a donné son nom. Celle qui m'a ouvert les portes de la Maison Cervantes. Elle est parfaite et a fait de moi ce que je suis aujourd'hui.
C'est elle qui m'a appris à peindre jusqu'à ce que je la dépasse. Elle qui m'a poussé à le faire alors que je ne voulais pas. Elle qui savait mieux que moi.
C'est elle qui me racontait l'histoire de mes sept frères et sœurs, chaque mois. Pour me rappeler la chance que j'ai d'être sur ce monde et que je ne dois lui offrir que la perfection.
C'est aussi elle qui m'a apprit l'importance d'écouter mes supérieurs en m'enfermant dans ma chambre. Retirer les meubles et les jouets était normal, je ne les méritais pas. Je regardais l'espace au travers du petit hublot. Pendant des heures. Pendant des jours. Mes yeux dans les étoiles, à vouloir voir toujours plus loin. Toujours plus. Plus.

Et je l'ai vu. J'ai vu l'espace bouger. Un mouvement de rien faisant bouger le tout. Le néant devant moi. Un puit sans fond dont le fond venait d'apparaître. J'ai hurlé. J'ai pleuré. Le néant m'a regardé. Je veux partir. Je veux m'enfuir. Mais je ne peux pas. Il est autour de moi. Il est partout. Je suis sûr qu'il m'a vu. Il y a quelque chose. Personne ne l'a vu, mais je l'ai vu. Je ne l'ai pas décris puisque rien ne peux le décrire alors je le peins pour l'exorciser mais il revient toujours. Il revient toujours. Il revient toujours.


Dans la salle de représentation, je me sens à l'aise. Je me sens vivant et loin de son regard. Quand je suis dans la salle durant les représentation ou avant, je ne peux m'empêcher de sourire. Depuis petit, j'ai toujours aimé m'y rendre. Là bas, la nuit est percée d'une multitude de lumières. L'espace est invisible puisque tous les yeux sont vers la scène. Il n'y a pas de fenêtre, pas d'étoiles. Le monde n'existe que dans cette bulle, ne serait-ce que le temps d'un spectacle. Je les éternise sur un tableau, comme pour qu'il reste un souvenir de ce moment. Parfois je peins durant une représentation, parfois je peins l'avant parfois l'après. Le Salon est bardé de peintures représentant nos réussites, nos exploits, ce pourquoi nous faisons tout ça. Quand je les vois, cela me rappelle que j'ai une raison d'être là. Cette bulle mérite d'être sauvée. Un sanctuaire au milieu du néant.

Histoire
Mon père est un raté. Ma mère le disait souvent. Ils s'aimaient mais lorsqu'il rentrait tard du travail, elle hurlait qu'il la trompait et qu'il passait trop de temps à ne pas s'occuper de nous. Elle avait raison. Ma mère avait toujours raison. Mon père est un raté. Il ne lui a jamais tenu tête, il la baissait trop pour ça.

Je n'ai jamais été très proche de la famille. Je ne sais pas trop pourquoi. Maman disait qu'on les verrait plus tard mais le plus tard arrivait rarement. Alors, on se voyait aux anniversaires et au réunions de famille. Mais c'était déjà ça. Ma mère me demandait toujours de faire des portraits pour chaque anniversaire. Je préférais faire celui de Sibylline et de son frère. Ajouter des détails cachés dans la peinture et pouvoir en discuter avec eux lorsqu'ils les trouvent. C'était ma façon de tisser un lien avec eux. Ma mère les aimait beaucoup et les dorlotait. Mais quand elle me parlait d'eux.. Elle le disait parfait mais je l'ai déjà entendu parlé à mon oncle, lui dire qu'il devrait éduquer Siby' d'une autre manière. Elle sait ce qu'il y a de mieux pour nous. Mais au fond, j'ai toujours eu peur qu'il l'écoute.

Quand ma tante est morte, j'ai eu de la peine. Mais je me suis demandé si ça allait arriver bientôt pour ma mère. Je m'en suis voulu. Je pense que c'est de ma faute si c'est arrivé. Peut-être qu'il m'a entendu. Peut-être qu'il sait.

Résumé :
An 17 — Je suis né d'une mère Cervantes et d'un père raté. Enfant miracle, je suis la fierté et plus grande réussite de ma mère qui a tant sacrifié de sa vie pour me créer. Elle m'appelle son chef-d'œuvre. L'art ultime que seule une femme peut faire.
An 22 — Je commence à peindre. Maman me dit que j'ai un talent inné pour ça. Je ne comprends pas ce que ça veut dire et je ne me trouve pas très bon. Elle me dit qu'elle aurait rêvé d'être aussi bonne que moi, alors continue. Quand je peins, elle sourit. C'est là qu'elle commence à me demander à peindre mes frères et soeurs. Je ne les connais pas. Juste leurs noms. Mais je fais au mieux.
An 27 — Maman est dure avec moi mais elle sait mieux que moi ce qui est bon et bien. Je n'ai pas arrêté de peindre même si je n'aime pas. Elle expose mes tableaux à tout le monde et ça me gêne. Je m'entraîne tous les jours et j'ai mal aux mains. Mon père est absent même quand il est là. Maman dit que c'est un raté, c'est sûrement vrai.
An 30 — Je l'ai vu. J'ai peur. Je ne veux plus sortir. Je cache toutes les fenêtres et je hurle quand on me force à sortir. Maman dit qu'il faut que je reste caché le temps que ça se calme. Personne ne doit savoir.
An 31 — Je sais crier à l'intérieur. Je fais claquer mes élastiques sur mon poignet quand j'ai peur. Maman pense que je vais bien et je peux de nouveau sourire en public. Maman n'est pas contente parce que je peins moins bien apparemment. Alors je m'entraine plus souvent. Maman trouve que j'ai pris du poids, je ne rentre plus dans mes vêtements alors qu'elle m'aide à en perdre. On se rationne ensemble, on court ensemble. Elle me dit que je suis beau quand je mange moins. Alors je mange moins.
An 34 — Maman s'est disputée avec mon oncle. Je les ai entendu depuis ma chambre. Je crois qu'elle voulait qu'il soit plus rigoureux avec Sibylline. J'ai eu peur qu'il craque mais ça n'est pas arrivé. On ne se voit pas beaucoup mais je l'apprécie. Je vais souvent à la salle de spectacle. Il Abbondante me montre l'envers du décor et m'incite à peindre ce que j'y vois. Maman ne l'aime pas beaucoup et dit qu'il fait mal son travail mais je l'apprécie et il m'apprends beaucoup, je crois qu'il veut prendre sa retraite. Parfois il me donne des sucreries mais je ne les mange pas. Trop de calories.
An 40 — Ma tante meurt. Je suis choqué et je ne sais pas vraiment quoi faire. Je ne sais pas comment leur dire que je suis triste. Mon oncle s'éteint peu à peu. Maman pleure beaucoup mais me dit qu'elle va aider les Cervantes à survivre. Elle se rapproche de Sibylline et j'ai peur pour elle mais je ne sais pas pourquoi.
An 41 — Ma mère aide beaucoup Sibylline. Je crois. Elle s'agace souvent de voir ses idées rejetées. Elle me trouve toujours trop gros. Je mange peu et je continue à faire du sport. Après discussion, j'ai rejoins la direction de la famille sous le titre d'Il Abbondante. Je ne sais pas si c'est ma Mère qui a poussé ou si c'est Sibylline qui le voulait particulièrement. L'ancien titré s'est retiré pour laisser un nouveau sang rentrer, j'ai simplement tenté ma chance auprès de ma cousine et ait été accepté le lendemain. Je vois ma mère de moins en moins souvent. Je suis occupé par mon travail et je souris devant les caméras. Elle n'aime pas ça et me dit souvent que je suis ingrat et que je la tuerais. Et après, elle me dit que je suis son ange.
Fin de l'an 41 — Cela fait quelques semaines ou mois que Sibylline prétexte du travail pour me faire venir sans que ma Mère ne questionne. Elle m'envoie parler à quelqu'un. Ça me fait du bien. Mais je ne lui dis pas tout. Je ne peux pas lui parler de ce que j'ai vu. Personne ne doit savoir la vérité. Mais je lui parle de ma mère. Je lui avoue que j'ai déjà voulu qu'elle meurt. Je m'en veux parce qu'elle est parfaite, elle le dit souvent.
An 42 — Elle est morte. C'est allé si vite. Sa santé s'est dégradée en quelques jours et elle est morte. J'ai pleuré. J'ai essayé de m'excuser mais elle n'a pas répondu. J'ai essayé de lui dire que j'avais perdu du poids, mais elle ne s'est pas réveillée. Je sais ce qu'est la mort mais j'ai du mal à la comprendre pour elle. Je suis un peu perdu sans qu'elle soit là pour me guider. Je dois ranger ses affaires et trier ce que je dois garder. Je ne sais pas ce que je dois faire des portraits. Mon Père n'a pas attendu longtemps avant de partir. Je crois qu'il est soulagé qu'elle soit morte mais qu'il est trop couard pour le dire à haute voix. Il m'a serré la main et m'a dit au revoir. Même ses adieux sont ratés.

Facts
Physique :
1m85 ๑ 78kg ๑ Silhouette élancée, grande jambes ๑ Fais régulièrement du sport pour maintenir sa silhouette ๑ Se trouve trop gros ๑ Porte des vêtements excentriques mais confortables, souvent tâchés de peinture ๑ A laissé pousser ses cheveux pour que sa mère puisse les brosser ๑ Apprécie les bijoux mais n'en porte que peu ๑ Longues cernes bleutées sous ses yeux ๑

Autres :
Un calepin et quelques crayons en permanence sur lui ๑ Saut d'humeurs très fréquents ๑ Peur du noir ๑ Phobie viscérale de l'espace ๑ Peintre talentueux ๑ Cousin de Sibylinne ๑ Trois élastiques sur le poignet ๑ Dysmorphique ๑ Voit des choses qui n'existent pas, amplifié par l'anxiété ๑ Apaisé par la couleur bleue ๑ Paranoïaque ๑ Souris pour les caméra et n'a jamais divulgué les abus de sa mère ๑ N'a d'ailleurs pas encore conscience qu'il s'agit d'abus ๑ Team poisson ๑

Feat
Hwei League of Legends.