you need someone else who can carry that crown • magda

Mental

Qui es-tu, Magda ? Cette question te trotte constamment en tête. Même après un peu plus de trente années de vie, tu n’es toujours pas certaine de savoir. Tu possèdes plusieurs visages, plusieurs masques que tu as portés à un moment ou un autre dans ta vie. Chacun fait partie de toi, du bagage que tu portes sur tes épaules.

Magdalena, fille aînée du Rey de la maison Torres. Élégante et charismatique, non pas par nature, mais parce qu’on t’a élevée ainsi, à l’image de ta famille. Tu connais tout du comportement des dames de la haute société et pourtant, lorsque tu te portes comme l’une d’elles, tu as l’impression de jouer un rôle dans une pièce de théâtre mise en scène par tes parents. Ce rôle, tu n’arrives jamais à l’incarner à la perfection, car malgré tous tes efforts, on te reproche chaque petite erreur. Les reproches s’empilent, érodant ta confiance en soi: tu n'arriveras jamais à la hauteur de leurs attentes. Tu n’as pas envie d’arriver à la hauteur de leurs attentes, d’ailleurs. Tu veux être ta propre personne.

Tu deviens alors Lena, l’enfant rebelle. Celle qui aime foutre le bordel, la honte de la famille. Ou peut-être celle qui s’est échappée de la cage dorée dans laquelle on la retenait, jugée pour le crime d’avoir suivi son cœur et rejeté les attentes. Une âme authentique qui ne voulait pas de cet avenir méticuleusement planifié depuis le berceau, d’une vie où elle devait passer chaque instant à prétendre pour plaire aux autres. Tu parais moins rigide, plus à l’aise dans ta peau. Tu n’as plus peur de t’avancer, de prendre de la place, d’exprimer tes opinions malgré ce que les gens en penseront. Tu aimes argumenter, mais tu froisses souvent les gens avec ton honnêteté.

Et puis tu vieillis, tu deviens une personne plus calme. La plupart des gens t’appellent Magda, maintenant. Bien qu'étant une personne sociable avec qui il est facile de s'entendre, tu essaies de cultiver un air de mystère. Les gens s'ouvrent facilement à toi, mais tu demeures généralement détachée. Tu n'es pourtant pas insensible, loin de là: tu possèdes une grande empathie. Cependant, tu démontres aussi une tendance à t’attacher trop facilement. Cette fâcheuse habitude, couplée à une difficulté à gérer la réjection et l'abandon, t'a laissée à plusieurs reprises avec un cœur brisé. Tu continues malgré cela à tendre la main vers les autres avec un sourire au visage, mais tu ne t'impliques pas en profondeur sur le plan émotionnel à moins d'être convaincue d’un intérêt réciproque. Et quand tu t’impliques émotionnellement, tu le fais intensément, un contraste drastique avec l’image détachée que tu projettes au premier abord. En amour comme en amitié, tu es une ride or die, prête à tout accomplir pour ceux auxquels tu tiens.

Ton cœur, tu le porte sur ta manche, mais tu sais rester ferme pour qu’on ne tire pas avantage de ta bienveillance. Tu n’aimes pas avoir l’air vulnérable, même auprès de ceux que tu considères les plus proches. Tu es forte, indépendante, quelqu'un sur qui on peut compter. Tu aides tout le monde, mais qui est-ce qui t'aide, toi? Personne, car tu préfères gérer tes problèmes par toi-même. Tu souffres en silence pour éviter d'être un fardeau jusqu'à atteindre le point de rupture. Et finalement, toute honteuse, tu admets que tu as peut-être besoin d’aide. Il n’y a pas de honte à accepter un coup de main, c’est ce que tu dis tout le temps, mais tu éprouves une grande difficulté à suivre tes propres conseils.

Tu préfères te tenir loin des intrigues politiques dont les autres membres de ta maison raffolent, mais malgré tout, tu demeures intimement familière avec le fonctionnement de celles-ci. Tu as passé tant d’années à observer tes parents politiquer que tu as appris à plier les règles à ton avantage. Comme quoi c'est difficile d'oublier d'où on vient, même si on tente de se distancer.

Histoire

Torres par le sang, tu nais avec une cuillère d'or dans la bouche. À peine sortie du berceau et tes parents ont déjà de grands espoirs, mais surtout de grandes attentes pour toi. Tu es l'enfant aînée du Rey, après tout. Tu n'as jamais compris pourquoi ta famille s'accrochait à cette pratique archaïque ramenée de la Terre, mais les règles de succession dictent que tu prendras un jour sa place. C’est avec cet idée en tête que tes parents façonnent leur idée de ce à quoi ressemblera le reste de ta vie avant même que tu n’aies pris tes premiers pas.

Ton enfance, on ne t’a jamais vraiment laissé le temps de la vivre. Alors que les jeunes de ton âge passent leur temps libre à jouer, tu dois te présenter à diverses sessions de tutorat, cours de bienséance ou leçons de piano; tout pour faire de toi une parfaite lady. Tu assiste aux réunions du Sénat aux côtés de tes parents, ils te disent qu’un jour, ça sera toi qui y siégera. Tu es mature pour ton âge, selon les adultes qui t’entourent, mais tu ne le prends pas comme un compliment, plutôt comme un fardeau. Tu envies les autres enfants qui paraissent si insouciants du monde autour d’eux. Toi, tu n’as même pas encore dix ans et on place déjà sur tes épaules toutes les attentes de ta famille. Tes parents trouvent toujours un petit quelque-chose à te reprocher. Tiens-toi plus droit. On ne met pas les coudes sur la table. Tu peux faire mieux qu’un B en mathématiques. Tu as dû faire quelque-chose de mal dans une autre vie pour te mériter des parents aussi exigeants dans celle-ci.

Tu savais que tes parents étaient vieux jeu, mais tu ne pensais pas que ça serait au point d'arranger un mariage. Ils espèrent te voir épouser le fils d’un ami de la famille qui a le même âge que toi à quelques mois. Vous vous connaissez depuis toujours, mais n’êtes jamais vraiment devenus proches, vous êtes donc incités, à l’adolescence, à faire plus ample connaissance. Même si ton fiancé se montre fort galant, l'idée de passer le reste de ta vie à ses côtés te répugne. Tu as plutôt les yeux rivés sur sa sœur qui n'est pas inconsciente de l'intérêt que tu lui porte. Elle te fait un clin d'œil et ton cœur s'arrête l'espace d'un moment. Tu imagines quelle serait la sensation de sa main dans la tienne, le goût de ses lèvres... Bien vite, ces fantasmes deviennent réalité. Tu as quinze ans et tu vis ton premier amour à huis clos, car vous devez toutes deux maintenir les apparences. Tu réalises par la même occasion que tu n'es aucunement attirée par les hommes. Votre relation prend éventuellement fin, les amours d’adolescence ne sont pas faits pour durer, mais tu ne l’oublieras jamais.


L'école de droit était un autre élément de l'avenir planifié pour toi par tes géniteurs. Tu y entre à tes 18 ans. Tu ne t'y plais pas, c'est une autre corvée, comme tant de choses dans ta vie jusqu'à présent. Mais tu veux plaire à papa et maman, alors tu plies à leurs demandes. Tu obtiens des résultats exemplaires, mais ils demandent toujours plus. Tu dois être première de classe, graduer summa cum laude, devenir avocate et éventuellement, juge. Tout ça est écrit sur le planning ton avenir. Alors tu étudies jusqu’à ruiner ta santé psychologique. Tu as vingt ans et tu es au bout du rouleau. Les coupures sur tes poignets et tes cuisses se multiplient pour pallier l’anxiété et les humeurs dépressives. Tu ne l’admettras jamais à personne, mais tu contemples même mettre fin à tes jours à plusieurs reprises. À chaque fois que tu t’apprêtes à passer à l’acte, pourtant, tu hésites. Au fond, tu as envie de vivre, mais pas comme ça.


Alors, tu prends ton courage à deux mains et tu plantes tout là. Les études, le mariage arrangé, la succession. Fuck it. Fuck it all. Papa et maman sont furax, mais tu t'en fous. Tu as décidé de prendre ta vie en main. La première étape, c'est de la foutre en l'air. Les nombreux piercings et tatouages que tu portes désormais sont le dernier des soucis de tes parents, car tu sembles déterminée à ternir la réputation de la famille. Tu passes ton temps à faire la fête, à entretenir des liaisons amoureuses et sexuelles ici et là et à traîner avec des gens peu réputés — du moins, c'est ainsi que tes parents décrivent avec dédain tes nouvelles connaissances, mais ce ne sont pas des mauvais gens : ils n'ont, contrairement à toi, simplement pas eu la chance de naître en haut de l'échelon social. La gratification que t'apporte ce mode de vie est éphémère, cependant: elle dure le temps d'une soirée, d'un fling, mais au lendemain, alors que tu soignes une énième gueule de bois, ton existence te paraît de nouveau dénudée de sens. Ce n'est pas ça, la vie dont tu rêvais.

La dépression se pointe de nouveau, mais tu n’es pas prête à t’avouer vaincue. Tu t’orientes vers le travail social parce que tu as envie d’aider ceux pour qui la vie a perdu son sens, des gens qui, comme toi, se sont égarés en chemin. Peut-être que ça t’aidera par la même occasion à trouver à quoi rime ton existence. Il s’avère qu’aider te vient naturellement : tu écoutes, tu fais preuve d’empathie, tu offres des conseils ou du réconfort, selon ce qui semble le plus approprié à la situation. La différence que tu fais auprès de tes clients t’apporte une satisfaction que tu n’avais jamais ressentie auparavant. Ce choix de carrière fait sur un coup de tête devient éventuellement la vocation qui donne un sens à ta présence dans cet univers.

Enfin, tu vis, Magda. Tu vis selon tes propres termes. Tu n’es plus prisonnière des attentes de tes parents. Tu n’as plus besoin de faire la fête jusqu’au petit matin pour combler le vide dans ton âme, même si tu ne dis pas non à une soirée bien arrosée de temps en temps pour évacuer le stress de la vie quotidienne. Tu as maintenant un travail que tu aimes. Tes amis proches sont ta nouvelle famille, car malgré tes efforts pour te faire pardonner auprès de ceux avec qui tu partages des liens de sang, ils ne veulent pas te ta véritable personnalité. Tu pourrais autant être morte. Ils ont passé au suivant : un de tes adelphes a pris ta place et iel sera sans doute dix fois le successeur que tu as été. Tu espères simplement qu’iel n’est pas enfermé dans cette même cage dont tu as par le passé été prisonnière.


An 11 • Naissance de Magda au sein de la famille Torres. Elle est l’enfant aînée.

An 16 • Magda a cinq ans et commence officiellement son éducation standardisée. Ses parents s’y sont cependant pris d’avance avec diverses sessions de tutorat depuis un jeune âge, elle sait donc déjà lire et écrire.

An 20 • Elle a désormais neuf ans. Depuis plusieurs années déjà, elle envie les autres enfants du vaisseau et aimerais pouvoir jouer avec eux et être une enfant normale. Ses parents ont cependant d’autres plans et gardent constamment un œil sur elle et ses acquis, prêts à lui reprocher chaque petite erreur.

An 25 • Magda a quatorze ans. Ses parents lui annoncent qu’ils ont arrangé pour elle un mariage avec le fils d’amis de la famille. Elle est peu enthousiaste face à cette idée. On l’incite à se rapprocher de son fiancé, mais elle éprouve un profond dégoût à l’idée de passer le reste de ses jours avec lui et développe en même temps des sentiments pour sa sœur.

An 26 • Âgée de quinze ans, Magda vit son premier amour. Elle entretient une relation secrète avec la sœur de son fiancé. Cette relation prend fin dans la même année. Magda réalise également qu’elle est lesbienne.

An 29 • À ses dix-huit ans, elle entre à l’école de droit, tel que planifié par ses parents. Malgré des résultats exemplaires, ils demandent toujours plus.

An 31 • Vingt ans. Après avoir ruiné sa santé psychologique et émotionnelle dans l’espoir de répondre aux attentes de ses parents, Magda décide qu’elle en a eu assez : elle abandonne l’école de droit, abdique de son poste d’héritière et décide de vivre un peu.

An 32 & 33 • Vingt-et-un à vingt-deux ans. Magda, désormais considérée comme la honte de sa famille en raison de son comportement rebelle, passe son temps à faire la fête.

An 34 • Vingt-trois ans. La gratification que son nouveau mode de vie lui apporte s’avérant éphémère, Magda retombe dans une dépression. Cependant, sa soif de vivre prend le dessus. Elle s’oriente vers le travail sur un coup de tête et se découvre une véritable passion.

An 38 • Vingt-sept ans. Magda bosse comme travailleuse sociale depuis maintenant quatre ans. Désormais stable et accomplie dans sa vie, elle tente de se faire pardonner auprès de sa famille. Elle fait alors face à un rejet catégorique de la part de ses parents.

An 42 • Jour présent.

Facts

Mesure 1m75. • Elle attache généralement en chignon ses longs cheveux noirs légèrement ondulés. • Yeux gris. • A de nombreux piercings aux oreilles. • Un autre sur son sourcil gauche. • Son labret et sa langue sont aussi percés. Bref, elle a beaucoup de piercings. • Des tatouages, aussi. Ses deux bras et son dos en sont couverts. • Cicatrices sur ses poignets et ses cuisses. Elle préfère ne pas parler de leur origine, mais ce n’est pas bien difficile de deviner. • Une apparence très soignée. • Toujours sur son 31, peu importe la situation. • Ongles courts et nettement manucurés. • S’habille surtout dans les tons de noir et blanc, avec parfois quelques accents dorés. • Goth mommy • Utilise rarement son nom complet au quotidien. Magda, c’est plus simple et plus court. • Amatrice d’art et de littérature. • Plutôt thé que café. • Se dit au-dessus du drama et des potins, mais secrètement, elle en raffole. • Écrit des poèmes à ses heures perdues. Non, vous ne pouvez pas les lire, c'est secret. • Enchaîne les relations sans lendemain parce que c’est plus simple de s’amuser sans s’attacher. • Pourtant, elle est romantique dans l’âme et désire quelque-chose qui dure sur le long-terme. • A peur de finir ses jours seule, en fait. • Jouait du piano, autrefois, mais elle n’a pas touché à un clavier depuis plusieurs années. • Tient un journal intime de manière rigoureuse, ça l’aide à organiser tout ce qui se passe dans sa tête. • S’oppose au caractère héréditaire de l’appartenance aux diverses Maisons du vaisseau; pense que chacun devrait avoir l’opportunité de choisir vers laquelle se diriger à ses 18 ans en fonction de ses intérêts et aptitudes.


Feat
Teysa Karlov Magic: the Gathering.